J’adore cette citation de Jerry Pate! C’était avec un peu d’appréhension que j’attendais
la visite du Champions Tour à Montréal. C’est
avec surprise que j’ai appris l’an dernier que le tournoi allait se dérouler
sur le Parcours Verchères du Club de Golf de la Vallée du Richelieu, un
parcours que j’ai eu le plaisir de redessiner et reconstruire au cours des
dernières années, alors que je travaillais encore avec Graham Cooke. Surpris, non pas parce que le parcours n’apparaissait
pas à la hauteur, mais surpris parce que je n’avais aucune idée que le Club
visait ce genre de tournoi pour le parcours quand nous avons travaillé dessus.
Le parcours n’a pas été dessiné avec les pros
en tête. En fait, ça ne devrait pratiquement
jamais être le cas! Il a plutôt été
pensé pour l’ensemble des membres du parcours, pour présenter un défi
intéressant et varié peu importe le calibre des joueurs. J’avais donc un peu peur des réactions des
joueurs, et de leurs pointages….
Les réactions ont finalement semblé être très
positives. En fait, je n’ai pas lu ou
entendu de commentaires négatifs de tout le week-end! Évidemment, les joueurs ne sont pas trop bavards
dans ces situations, et ils ne font généralement que des bons commentaires,
mais j’en ai trouvé quelques-uns qui m’ont bien fait plaisir.
Voici un compte rendu des commentaires que j’ai
pu retracer dans les journaux (J’ai traduit moi-même certains d’entre-eux):
Randy Phillips, de la Gazette commence son
article de la manière suivante :
« Russ
Cochran sait qu’il y encore beaucoup de chemin à faire avant que quelqu’un ne
puisse quitter la ville avec le trophée du Championnat de Montréal sous le
bras. Mais s’il avait eu un prix à remettre
vendredi, il serait allé au parcours. (…)
Cochran a exprimé le sentiment de plusieurs golfeurs dans le tournoi qui n’avait
que de bons mots à dire à propos du parcours de 6 894 verges et offrant une
normale de 72 du club privé qui accueille le tournoi pour la première fois. »
Il continue en citant Russ Cochran :
« C’est
vraiment un parcours plaisant à jouer. Tu dois constamment tenter d’atteindre l’allée
en premier et frapper le bon type de coup pour atteindre les drapeaux. (...) C’est un très bon
parcours. Il me rappelle quelque chose comme
Hilton Head, ou Harbour Town. »
Ça c’est plaisant à entendre. Harbour Town est, si je ne m’abuse, l’un des
parcours préférés des joueurs sur le circuit américain. L’un des meilleurs designs d’un certain Pete
Dye, dont la réputation n’est plus à faire, même pour nous les québécois!
Russ Cochran enchaine :
« À
l’opposé d’autres parcours où tu
déposes ta balle sur le tee et tu te dis : «Je vais frapper la balle le plus
loin possible et peu importe », c’est un peu différent ici. Tu te dois de voir que, si le drapeau est positionné
à droite sur quelques verts – et ce même si ce ne sont pas les trous les plus
long du monde – tu veux avoir ta balle du côté gauche de l’allée, même dans l’herbe
longue. »
C’était le but lorsque j’ai travaillé sur le
design du parcours. Chaque trou devait
présenter des positions de drapeaux qui requièrent certains types de coups de
la part des golfeurs. C’est plaisant de
voir que l’objectif semble avoir été atteint.
Randy Phillips exprime ensuite les propos de Jerry
Pate :
« Beau parcours de golf », mentionna Pate qui a
gagné les Omniums Américain et Canadien en 1976. « Bien dessiné. Je ne sais même pas qui l’a dessiné, mais
celui qui l’a fait a fait un excellent travail. » Pate, qui a jalonné sa
ronde de sept oiselets et trois bogueys, est très critique envers les « architectes
célèbres que nous avons dans le monde du golf aujourd’hui », prenant trop
de terrain pour construire des parcours nécessitant trop de pelouse et faisant
les trous trop longs qui augmentent le temps de jeu. « Nous, comme usagers
des parcours, sommes frustrés pour toutes ces raisons » mentionne Pate. « Le
sensationnalisme dans l’architecture de golf est allé trop loin ». Pate mentionne également que le parcours
Verchères lui rappelle « les grands parcours de l’est (des États-Unis) »,
dans les états de New-York, New Jersey, Pennsylvanie et de l’Ohio.
Pour quiconque connait l’architecture
de golf, ce commentaire est très flatteur. L’est américain est jalonné de
parcours classiques qui feraient baver bien des québécois…. Il enchaine :
« C’est un très beau parcours amusant à jouer »
mentionne Pate. « Si tu frappes les
bons coups, tu es récompensé. Il n’y a
rien de truqué ici. Tout est clairement
en avant de toi »
Le canadien Rod Spittle avait aussi
de bons commentaires à formuler après avoir talonné les meneurs lors de sa
première ronde :
« Évidemment, quand tu joues 68, tu crois que le
parcours est bon » affirma Spittle.
« Mais j’apprécie davantage ce parcours jour après jour. C’est simplement un parcours plaisant à
marcher. Les verts offrent des
conditions splendides et sont difficiles à négocier – particulièrement ceux qui
deviennent fermes sur le neuf de retour. Mais c’est, je crois, un très bon test, un
test très juste. »
Michel Marois, de La Presse, a également relaté
des propos de Russ Cochran :
« C’est
vraiment un bon parcours pour nous avec un dessin très classique, aucun gadget,
mais l’obligation de bien frapper ses coups de départ. (…) Les verts sont fermes et la position des
drapeaux nous oblige à bien frapper chacun de nos coups ».
Des sentiments similaires sont relatés par
Étienne Bouchard du Journal de Montréal, qui cite également Jerry Pate:
«
Le golfeur de 58 ans, (…) a par ailleurs souligné la qualité du parcours du
Club de la Vallée du Richelieu. « Ici, c’est simple. Le design est beau,
les verts et les fosses de sable bien situés.
Pour le circuit de la PGA, le parcours est peut-être trop petit, mais
pour nous il est parfait ».
J’apprécie bien ce commentaire, même s’il
mentionne que le parcours est trop petit pour la PGA. Pourquoi vouloir allonger un parcours qui ne
serait pleinement utilisé qu’une seule semaine par année, dans le meilleur des
mondes? Beaucoup trop de parcours ont et
continuent de dépenser des sommes astronomiques pour entretenir des tertres qui
ne sont pratiquement jamais utilisés par les golfeurs. Tout ça, bien souvent, pour pouvoir qualifier
leur parcours de « parcours de championnat ». La longueur d’un parcours n’étant toutefois
aucunement garante de la qualité de celui-ci.
Mais bon, ce sujet pourrait faire l’objet d’un blogue en soi!
Pour l’instant, je vais me limiter à remercier
les gens de la Vallée du Richelieu de m’avoir fait confiance pendant plusieurs
années. Je suis fier du travail qu’ils
ont réalisé pour organiser un tournoi qui semble avoir bien plus aux joueurs et
aux spectateurs. Félicitations également
au surintendant André Groulx et toute son équipe pour avoir présenté le
parcours sous son meilleur jour.
Daniel Melançon et Remi Bouchard ont mentionné
lors de la télédiffusion du tournoi à TVA, que les joueurs avaient préféré le
parcours à celui utilisé lors des deux éditions précédentes. Il reste maintenant à savoir si le Club
continuera d’y organiser le tournoi, ou s’ils préfèreront utiliser leur autre
parcours qui a été rénové tout récemment et qui est à la veille d’être inauguré…. À suivre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire