Pourquoi je n’aime pas ce concept
Le Players
Championship qui s’est terminé il y a une semaine sur le célèbre parcours du
TPC à Sawgrass a mis en vedette les meilleurs joueurs au monde dans le tournoi
que plusieurs considère comme le cinquième tournoi majeur de l’année. Encore une fois, l’un des éléments qui a fait
le plus parler de lui est le fameux dix-septième trou. Et oui, cette fameuse
petite normale 3 d’à peine 137 verges est probablement le trou qui est le plus
facilement reconnaissable sur la planète toute entière! Malgré cette courte
distance, ce trou a encore une fois terrorisé les meilleurs golfeurs de la
planète lors des quatre jours du tournoi.
Imaginez l’impact que celui-ci pourrait avoir sur vous et moi qui sommes
des golfeurs infiniment moins talentueux….
Ce qui est le plus
drôle, c’est que ce petit trou n’était pas prévu dans les plans initiaux du
parcours dessiné par le célèbre et souvent diabolique Pete Dye. En effet, au
départ, ce trou devait être une normale trois plus simple, avec un petit lac
d’un côté du vert. Mais le sable de haute qualité qui se trouvait dans ce
secteur du parcours a fait en sorte qu’on en excava de grandes quantités durant
la construction du parcours afin de remblayer d’autres sections du
parcours. Bientôt, la zone excavée était
si large et si profonde que Pete Dye et sa femme Alice, eurent l’idée de
complètement encercler le vert d’eau. Ils auraient pu décider de laisser un peu
de marge d’erreur autour du vert, mais non, on l’entoura plutôt d’un muret de
bois que les Dye avaient remis à la mode du jour en architecture de golf après
avoir observé de telles installations sur certains des meilleurs parcours de
type links d’Écosse, tel Prestwick, entre-autres.
Le résultat est une
cible où la marge d’erreur est inexistante. Soit la balle est sur le vert ou sa
frise, soit elle est dans l’étang qui entoure le vert. Seule une petite fosse à peine plus grosse
qu’une baignoire vient s’interposer entre les golfeurs et le vert entouré
d’eau. Il n’y a donc aucune autre option que de franchir l’obstacle d’eau afin
d’atteindre le vert. Bien que ce soit l’un des trous les plus spectaculaires à
voir à la télévision en tant que spectateur, il n’en demeure pas moins que ce
genre de trou est plutôt controversé dans la vie de tous les jours. En effet,
celui-ci représente le plus grand cauchemar de bien des golfeurs qui sont
souvent démunis devant l’ampleur de la tâche nécessaire pour non seulement
atteindre le vert, mais y rester! Le
rôle d’un architecte est de créer des défis et de la variété sur un parcours,
mais quand celui-ci choisit de mettre en place un vert de type Island Green, il
le fait bien souvent au détriment d’une grande portion de la clientèle et il
crée une situation où il pourrait, dans le pire des scénarios, faire en sorte
que quelqu’un ne puisse pas terminer sa ronde.
Bien sûr, un tel
artifice a aussi sa place sur les parcours de golf. L’exemple du TPC à Sawgrass
en est la preuve ultime dans le contexte de ce tournoi qui met en vedette les
meilleurs golfeurs de la planète. Le publique qui se rend par la suite jouer ce
parcours célèbre tient également à se mesurer à ce petit trou monstrueux pour
se comparer aux meilleurs joueurs. Mais
dans la vie de tous les jours, en tant qu’architecte, si j’ai le choix de créer
un trou qui doit défier tous les golfeurs, c’est une option que je n’utiliserai
probablement jamais, à moins d’avoir une occasion si unique qu’elle ne saurait
être ignorée, tel un site naturel particulièrement spectaculaire, et encore.
Quand un trou
n’offre aucun choix aux golfeurs, aucune alternative, aucune possibilité de
jouer de manière conservatrice ou selon son niveau de jeu, à mon humble avis,
c’est de l’architecture qui ne remplit pas son plein potentiel. Mais bon! Ceci étant dit, j’étais pourtant au
rendez-vous il y a une semaine pour voir comment les meilleurs joueurs au
monde ont trouvé le moyen de vaincre ce petit trou terrifiant! Et vous? Que
pensez-vous de ce trou controversé?
Malgré mon malaise
devant ce type de trou, je dois admettre qu’il est populaire! Il y en a au
moins six dans la grande région de Montréal à elle seule, et au moins huit autres
ailleurs au Québec :
Il
en a surement d’autres…. À vous de me le dire!
Yannick Pilon Golf ©
2017
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