jeudi 14 juin 2018

Shinnecock Hills Golf Club - Un charme et une élégance qui cachent une menace certaine


Trou no. 16 avec le chalet en arrière-plan. Photo: Stonehousegolf.com
C’est sur l’un des plus grands parcours de golf au monde que sera joué cette année l’Omnium des États-Unis. Trônant dans le top 5 des palmarès des meilleurs parcours depuis des décennies, le Shinnecock Hills Golf Club représente la quintessence des grands parcours de golf classiques nord-américains.

C’est durant l’hiver de 1891 que trois riches américains originaires de Long Island découvrent le golf lors d’une visite à Biarritz, en France, où le golfeur Willie Dunn est en voie de construire un nouveau parcours. Intrigué par ce qu’ils ont entendu dire au sujet de ce nouveau sport gagnant en popularité en Europe, William K. Vanderbuilt, Duncan Cryder et Edward S. Mead demandent au golfeur de démontrer son talent. Impressionnés par la démonstration de Dunn, ils retournèrent à New York avec la ferme intention de développer leur propre parcours à proximité de leurs résidences. Dès le printemps, ils demandent la permission au Montreal Golf Club (l’ancêtre du Royal Montreal Golf Club) pour emprunter son professionnel en titre, Willie Davis, pour une durée d’un mois. C’est ainsi que durant le mois qui suivit Willie Davis entreprit de construire un premier parcours de 12 trous avec l’aide de 150 autochtones locaux de la tribu Shinnecock. Dès le mois de juin, le parcours est fonctionnel! Il durera ainsi jusqu’en 1896 où il sera finalement agrandi à 18 trous après avoir été l’hôte de la deuxième édition de l’Omnium américain.

Trou no. 14 avec ses pentes fortes derrière le vert. Photo: Stonehousegolf.com
Au fil des décennies qui suivront, le parcours sera retravaillé par plusieurs architectes. C’est en 1927, qu’entrent en jeu l’architecte William Flynn et sa jeune équipe de chantier composée de Dick Wilson et William F. Gordon. Dès 1931, le nouveau parcours voit le jour et il demeurera essentiellement le même jusqu’à aujourd’hui.  Dès son ouverture, le parcours est très respecté et il est considéré depuis comme le plus grand chef d’œuvre de William Flynn et son équipe.

Trou no. 12 avec le chemin local. Photo: Stonehousegolf.com
Un site parfait et une ambiance sublime
Dès l’arrivée, ce qui se dégage est une impression de sérénité devant l’étendue du site qui nous entoure. Le chalet est situé sur le point le plus haut du site à partir duquel on peut voir la baie Peconic, au nord, et l’océan Atlantique, au sud. Du haut de ce promontoire, on peut pratiquement voir presque tous les trous du parcours disposés pêle-mêle dans une mer de fétuque dorée dont le parcours puise une grande partie de son esthétisme. Ici, tout semble orienté vers le golf dans une apparente simplicité. Pas de guérite à l’entrée, par de massifs floraux pompeux, pas de cascades. Rien, si ce n’est que le nécessaire pour jouer au golf. Et même si un chemin local traverse le site, pas une clôture ne vient nuire à l’esthétique du site ou à protéger le parcours des intrus.  Ceci donne l’impression de pénétrer dans une zone située dans une autre époque. Cette particularité met le club dans une classe à part avant même d’avoir joué un seul trou.

Un agencement de trous irréprochable
Une fois sur le parcours, les golfeurs découvrent un agencement de trou fort ingénieux qui profite de la topographie du site et du fait que ce dernier soit bien ouvert et balayé par le vent. En effet, les trous changent régulièrement de direction afin que les golfeurs soient toujours exposés à des vents provenant de différentes directions. Ceci fait en sorte que tout l’arsenal des golfeurs devra être utilisé pour contrer les éléments. Des trous élégants et paraissant souvent très simples peuvent se révéler être de formidables tests selon la direction du vent. Par exemple, les trous les plus longs et bénéficiant souvent d’un vent de dos offrent souvent des verts ouverts, tandis que les trous les plus courts font se confrontent souvent à des vents de face et sont mieux protégés. Cependant, même si plusieurs verts paraissent ouverts et relativement peu protégés, il faut se méfier de leurs pentes qui repoussent bien souvent des coups d’approches vers des pourtours coupés courts et qui s’étendent bien souvent sur plusieurs verges autour des cibles.

Quelques trous qui sortent du lot
Même si le parcours est rempli de trous stratégique d’une élégance et d’une beauté peu commune dans le monde du golf, il  y a tout de même quelques-uns d’entre eux qui sortent du lot.
Trou no. 5 – Une occasion à saisir

Le trou no. 5 est l’une des deux seules normales cinq du parcours et plusieurs joueurs auront l’impression d’avoir pris du retard sur leurs adversaires s’ils n’en ressortent pas avec un oiselet.  Pour ce faire, ils devront d’abord choisir de confronter quatre fosses de sable qui croisent diagonalement l’allée sur leurs coups de départ. Les nombreux joueurs qui réussiront à atteindre l’allée de gauche auront l’occasion d’atteindre le vert en deux coups grâce à un vent qui est généralement de dos, mais ils auront également à confronter un vert qui est beaucoup plus petit que sa surface ne semble l’indiquer. En effet, plusieurs de ses pentes internes feront rapidement bifurquer des coups d’approche vers la zone d’allée qui entoure le vert, créant ainsi des petits coups d’approche intéressants.

Trou no. 7 - Notez bien la pente de droite à gauche. Photo: Stonehousegolf.com
Trou no. 7 – Un Redan dangereux
Le trou no. 7 est une normale trois construite dans le style « Redan ». Ce style de trou est caractérisé par un vert présentant une pente forte de l’avant droite vers l’arrière gauche du vert, avec bien souvent, une pente ascendante forte à l’avant et du côté gauche du vert positionné en angle par rapport aux tertres de départ. Le coup d’approche idéal sur ce type de vert est donc de faire tomber sa balle sur la partie avant du vert, en utilisant un coup avec un crochet de droite à gauche pour faire en sorte que la balle rebondisse sur le vert en utilisant la pente vers l’arrière pour atteindre le drapeau. En 2004, les responsables du tournoi ont poussé la note un peu trop dans l’espoir de rendre le parcours très difficile. Le vert était si dur et si sec qu’au beau milieu de la dernière ronde, les balles ne tenaient plus en place sur le vert pentu. Si bien qu’ils ont dû irriguer le vert régulièrement entre les groupes pour éviter une catastrophe.

Trou no. 10 – Une montagne russe
Les professionnels ne feront sans aucun doute qu’une bouchée du trou no. 10 ne mesurant que 415 verges, mais pour le golfeur moyen, celui-ci est particulièrement intéressant. Le coup de départ s’y fait à l’aveugle, vers une allée dont la zone de réception est surélevée, mais où il est possible, avec un long coup de départ, de bénéficier d’une forte pente descendante pouvant faire gagner un avantage indéniable pour le coup d’approche. Le problème étant le suivant : est-il mieux de jouer de manière conservatrice pour avoir un long coup d’approche d’une position surélevée et à niveau, ou risquer de forcer la note pour atteindre la pente descendante, mais tout en risquant de s’y retrouver pour frapper un coup d’approche ascendant à partir d’une position de jeu en pente descendante si jamais le coup de départ n’est pas frappé avec assez de force. Le tout est compliqué par la forme du vert qui rejette les coups d’approche frappés mollement, au point où les balles peuvent souvent débouler les pentes fortes qui l’entourent sur plusieurs verges avant de s’immobiliser.  Beau dilemme en perspective!

Le trou no. 11 fait peur. Photo: Stonehousegolf.com
Trou no. 11 – Court mais intense
La normale 3 du trou no. 11 est l’une des meilleures au monde. D’à peine 159 verges, ce petit trou ascendant pourrait ruiner les chances de quelques golfeurs. Bien protégé à sa gauche par trois profondes fosses de sable, c’est plutôt la pente forte du vert qui pourrait causer des dommages. Le vert est fortement en pente de l’arrière gauche vers l’avant droite et les fosses. Une pente très forte vers l’arrière se trouve également directement derrière l’arrière gauche du vert. Toute balle qui aura le malheur de se retrouver dans cette zone devra être renvoyée sur la surface du vert et sa pente forte vers les fosses. Il ne serait pas surprenant que des golfeurs aboutissent dans l’un ou l’autre des fosses après avoir visité l’arrière du vert!

L'élégant trou no. 17. Photo: Stonehousegolf.com
Conclusion
Depuis la fin de l’Omnium des États-Unis de l’an dernier à Erin Hills où le champion Brooks Koepka a joué 16 sous la normale, les experts de la USGA ont jugé que le parcours de Shinnecock offrait des allées trop larges et ce, malgré le fait que le parcours venait de subir des rénovations dirigées par Bill Coore et Ben Crenshaw en vue du tournoi. Ceci est surprenant, compte tenu du fait que les membres de ce duo sont probablement les deux meilleurs architectes de golf du moment. Ils ont donc procédé à un amincissement significatif de plusieurs allées afin de rendre le parcours plus difficile et mettre l’accent sur la précision. Ceci est à mon avis une grave erreur dont les membres du club souffriront longtemps après le passage des professionnels. Mais bon, c’est de l’Omnium des États-Unis dont il est question et ceci permettra sans doute de garder les scores proches de la normale. Malgré cette modification de dernière minute du parcours qui en fait un parcours plus unidimensionnel, parions que le tournoi sera encore une fois très relevé, avec en prime l’un des plus beaux décors de golf de la planète.

Pour une description des trous avec prises de vue aériennes, cliquez ici:

Pour un article relatant les préparatifs ayant mené au tournoi, cliquez ici :

Pour un article intéressant de Ron Whitten sur le vert de type « Redan » du trou no. 7, cliquez-ici :

Pour vous procurer les magnifiques photographies du parcours qui illustrent cet article, cliquez-ici :

Yannick Pilon Golf © 2018

4 commentaires:

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