jeudi 19 juillet 2018

Carnoustie Golf Links - Un monstre attend les golfeurs pour l'Omnium Britannique


Après le parcours du Royal Birkdale où Jordan Spieth a gagné son premier Omnium Britannique de manière dramatique, l’action se déplace cette année sur la côté Est de l’Écosse où les golfeurs seront confronté à un défi un peu plus substantiel, le Carnoustie Golf Links.

C’est vrai qu’à première vue, ce parcours de type links parait peu accidenté par rapport à d’autres, beaucoup plus spectaculaires. Ses allées sont relativement plates et majoritairement étroites et bordées de fosses intimidantes aux faces quasiment verticales. Il est traversé par un ruisseau imposant et par plusieurs fossés qui inquiètent les golfeurs sur plusieurs coups de départ ou d’approche. Fait particulier : les dirigeants du parcours se vantent bien souvent d’y présenter les meilleures conditions de jeu d’Écosse. Des conditions qui rappellent malheureusement celles des parcours nord-américains, avec une herbe souvent bien verte et spongieuse. Pourquoi, d’ailleurs, diront certains puristes? Est-ce parce que le club tente d’amadouer les visiteurs internationaux qui sont bien souvent habitués à des conditions de jeu fort différentes des conditions de jeu écossaises où une herbe multicolore est considérée, à juste titre comme idéale?

Même si des écrits relatent que le site est utilisé pour du golf depuis le début des années 1500, c’est autour de 1847 que l’essor du parcours débute véritablement, lorsque le chemin de fer s’amène à partir de la ville de Dundee située à proximité. Un premier parcours de 10-trous est formé par Allan Robertson et Tom Morris, tous deux de St. Andrews, à la demande du Caledonian Union Club.  Grâce à la nouvelle accessibilité du parcours, s’ensuit ensuite la création de plusieurs autres clubs qui utilisent tous le parcours. De nos jours, ce ne sont pas moins que six clubs qui se partagent l’usage du parcours et sa gestion, soit le Carnoustie Golf Club, The Dalhousie Golf Club, le Carnoustie Ladies Golf Club, le Caledonia Golf Club, le Carnoustie Mercantile Golf Club & le New Taymouth Golf Club! Bien que cette situation particulière n’existe pratiquement pas en Amérique du Nord, elle est plutôt courante en Écosse, où il n’est d’ailleurs pas rare de trouver les chalets des différents clubs alignés en bordure des parcours.

Bien qu’il fût modifié à de nombreuses occasions depuis sa création, on peut attribuer la forme actuelle du parcours à James Braid, gagnant de l’Omnium Britannique à cinq reprises au début du siècle dernier, et architecte de nombreux parcours écossais aujourd’hui fort reconnus. C’est en vue du premier Omnium Britannique tenu à Carnoustie en 1931qu’on lui demanda de préparer le parcours à la venue des professionnels. C’est principalement à lui que l’on doit aujourd’hui la présence de nombreuses fosses de sable intimidantes faisant la renommée du parcours.

Les fosses du vert du 17e sont imposantes.
Parlons-en des fosses de sable
En effet, le parcours est souvent reconnu pour ses fosses de sable particulièrement profondes et intimidantes qui bordent dangereusement les allées. Ce sont les fameux « pot bunkers » ou « sod-wall bunkers » qui sont typiques des parcours écossais et irlandais. Construites avec une multitude de plaques de gazon empilées les unes sur les autres pour former des murs presque verticaux, ces fosses requièrent une patience et un talent à toute épreuve. À Carnoustie, ces fosses sont bien souvent élégantes dans leur apparence, malgré leur difficulté. Confronté à de telles fosses, le golfeur québécois crierait bien souvent à l’injustice, car il n’est pas rare de devoir sortir de ces fosses en frappant de côté, voir même vers l’arrière, quand ce n’est pas carrément impossible d’adresser la balle de manière conventionnelle. Vous comprendrez que nous sommes bien loin, ici, de la clientèle qui exige de pouvoir sortir d’une fosse de sable avec un bois 3 entre les mains.

Le Barry Burn est omniprésent au trou no. 17.
Un ruisseau et des fossés irritants
Les parcours de type links étant généralement situés en bordure de l’océan, il n’est pas rare d’y croiser des ruisseaux qui traversent les parcours avant se déverser en mer. Toutefois, rares sont les links où ces ruisseaux sont aussi en jeu. À Carnoustie, ce ruisseau se nomme le Barry Burn. Il est en jeu sur au moins 5 trous, et il doit être franchi pas moins de 7 fois, dont quatre fois sur les deux derniers trous où il aura un impact sur les coups de départ. Le fait que le site du parcours soit un peu plus plat que la majorité des autres links de la rotation des parcours de l’Omnium Britannique fait également en sorte que plusieurs fossés ont été aménagés pour améliorer le drainage du site ceux-ci seront également en jeu en bordure des trous nos. 2, 3, 4, 5, 6, 9 et 12! Inutile de dire que les joueurs devront s’en méfier.

Des hors-limites bien présents
Il n’est pas rare, sur certains parcours de type links, que des hors-limites soient utilisés abondamment dans la stratégie de plusieurs trous. C’est le cas ici, en particulier au trou no. 6 qui longe une limite sur toute sa longueur. On incite souvent les golfeurs à se rapprocher dangereusement de la limite pour gagner une meilleure position d’attaque sur le coup suivant. Ceci est peu courant en Amérique du Nord, puisque les parcours sont relativement plus jeunes et que la majorité d’entre eux ont été planifiés par des architectes qui tentent aujourd’hui de repousser les limites le plus loin possible pour éviter des risques de poursuite! À Carnoustie, c’est la limite avec un autre parcours de golf du complexe qu’il ne faut pas franchir, et celle-ci longe le côté gauche des trous nos. 6, 7, 8 et 9. Des hors-limite sont également bien visibles sur les trous nos. 1 et 18. De quoi donner la frousse….

Trous à souligner

Trou no. 6 – « Hogan’s Alley »
Le hors-limite à la gauche du trou no. 6 fera réfléchir...
Nommé en l’honneur de Ben Hogan qui a gagné l’Omnium Britannique à Carnoustie en 1953, le trou no. 6 illustre très bien l’influence des hors-limites bien présents sur le parcours.  Ce trou de 580 verges est l’une des deux seules normales 5 du parcours. Elle se joue habituellement avec un vent de face qui pourra amplifier dangereusement les erreurs des golfeurs. Sur le coup de départ, ceux-ci visualisent très bien la limite de propriété qui longe dangereusement le côté gauche du trou. Bien que des fosses de sable au centre de l’allée donnent l’impression que la cible idéale est plutôt étroite, les golfeurs pourront probablement tous les franchir. Cependant, plus un golfeur sera prêt à s’approcher de la limite gauche de l’allée, plus il sera en bonne position pour son coup d’approche qui devra négocier avec un fossé à la droite de l’allée et un vert positionné dans un angle de gauche à droite.

Trou no. 14 – « Spectacle »
La deuxième et dernière normale 5 du parcours est nommée en honneur des deux fosses de sable - les fosses « Spectacles » - qui sont découpées dans un large monticule qui bloque la vue de l’immense vert qui est partagé avec le trou no. 4. Ce trou sera assurément le plus facile du parcours puisqu’il ne mesurera que 513 verges, mais pour obtenir une normale, les joueurs devront frapper un coup de départ exemplaire avec un léger crochet de gauche à droite vers l’une des portions d’allées les plus étroites du parcours. Ceux qui auront joué de prudence et joué vers la portion la plus large de l’allée devront négocier avec les « spectacles » qui sont pourtant à environ 45 verges à l’avant du vert. Par contre, avec ces conditions de jeu dures et sèches, ce n’est que quelques verges après ces fosses qu’il faudra faire tomber son coup d’approche pour le faire rouler jusqu’au vert.

Trou no. 16 – « Barry Burn »
La dernière normale trois du parcours est un monstre de 246 verges pouvant être étiré jusqu’à 260 verges dépendant de la position de drapeau sur le vert très profond et étroit. Inutile de dire que le coup de départ sera crucial, puisque le vert est bordé d’intimidantes fosses à l’avant et d’une zone de fétuque à sa droite. Plusieurs joueurs décideront probablement de jouer prudemment vers la droite de la cible, pour éviter les problèmes, mais ils devront alors sauver la normale avec un coup d’approche chirurgical!

Trou no. 18
Il sera difficile d'atteindre le vert à partir des fosses d'allée du 18.
Qui ne se souvient pas des problèmes vécus par le golfeur français Jean van de Velde sur le dernier trou de l’omnium Britannique de 1999?  Menant par trois coups avec un trou à jouer, il a fini avec un triple bogey pour se retrouver en égalité en tête avant une prolongation qu’il aura finalement perdue face à Paul Lawrie. A-t-il prit ce trou à la légère? C’est pourtant l’un des plus difficiles du parcours quand on regarde les statistiques. L’allée est étroite et bordée à droite par le Barry Burn et trois profondes fosses à partir desquelles atteindre le vert avec son deuxième coup relève du rêve. Le vert, très étroit, est également situé derrière le Barry Burn, et bordé par une longue fosse de sable. Cette année encore, ce trou risque de faire des dommages jusqu’à la dernière seconde, rendant la fin de ce tournoi fort excitante et imprévisible.

Conclusion
Le trou no. 2 est situé dans les dunes les plus hautes du parcours.
Par la description sommaire de ce parcours, vous aurez compris que des allées étroites combinées à la présence de fosses de sable intimidantes et plusieurs ruisseaux et fossés rendent ce parcours très exigeant. Ajoutez à tout cela des vents souvent forts et capricieux et vous obtenez un cocktail parfait pour des pointages élevés. Espérons que les allées n’auront pas été trop amincies pour le tournoi et que les organisateurs auront mis la pédale douce avec le système d’irrigation pour que ce soit un parcours dur et sec auquel seront confrontés les golfeurs. Des images récentes du parcours semblent indiquer que ce sera le cas. Ceci voudra dire que les balles rouleront plus longtemps, et que celles-ci auront plus d’opportunité pour se retrouver dans des positions inconfortables pour les golfeurs qui ne seront pas trop prudents. Encore une fois, le tout risque d'être fascinant et spectaculaire!

Pour une description du parcours et des images satellite spectaculaires des trous, cliquez ici.

Pour une autre description par trou du parcours sur le site web du Club, cliquez ici.

Pour vous procurer les magnifiques photographies du parcours qui illustrent cet article et qui ne sont pas de moi, cliquez ici.

Yannick Pilon Golf © 2018

5 commentaires:

  1. Well, this might be one of those clubs that does not fit for everyone, I might be lucky enough to be in the general targeted audience. Although it may not be the greatest club, but it's not too bad either
    best golf drivers 2018

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  2. I love your blog.. very nice colors & theme. Did you make this website yourself or did you hire
    someone to do it for you? Plz respond as I'm looking to design my own blog and would like to find out where u got this from. cheers Best Golf Drivers In 2018 – Top Picks And Reviews

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    1. Thanks for your comments. This blog was made using a template from blogger. It's not rocket science! I didn't have to do much, appart from adding text to the top picture I took at the Strandhill Golf Club near Sligo, Ireland.

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