Glenbeigh, Comté de Kerry, Irlande
Architecte : Martin Hawtree (2002)
Le Dooks Golf Club a été le premier arrêt de mon voyage en Irlande. Pour être honnête, je ne savais pas grand-chose de ce parcours avant de m’y arrêter, à part du fait que le parcours a été rénové en 2002 par l’architecte britannique Martin Hawtree. Apparemment, cette rénovation a permis au Club de se bâtir une réputation enviable parmi les parcours de golf d’Irlande, bien qu’il ne soit pas encore sur l’itinéraire de la plupart des voyageurs qui préfèrent passer tout droit en route pour Waterville. J’avais donc très peu d’attentes envers ce parcours, et je me disais donc que c’était le parcours parfait à jouer après une nuit blanche sur le vol entre Toronto et Shannon.
Établi en 1889, le Dooks Golf Club est l’un des dix plus vieux parcours d’Irlande. Situé dans la baie de Dingle, et à quelques minutes à peine de la magnifique route « Ring of Kerry », le parcours est complètement ceinturé de paysages magnifiques. Au sud se trouvent les plus hautes montagnes d’Irlande, les McGillycuddy Reeks, au nord se trouve la péninsule de Dingle et sa baie magnifique, tandis qu’à l’ouest se trouve une péninsule sablonneuse sur laquelle se trouvent des dunes immenses et la plage de Rossbeigh Beach…. Tout un environnement pour jouer au golf!
Mais bon, justement, le golf? Comment est-il? Contrairement à plusieurs parcours, l’arrivée au Club ne donne absolument aucune idée de ce qui nous attend. Le chalet est situé au bas d’un talus, tandis que le premier trou et le reste du parcours s’élance du sommet de ce talus, dans la direction opposée au chalet… Plutôt intriguant comme approche. On découvrira bien vite que ce talus se transformera bientôt en pente douce qui sera en jeu sur plus de la moitié des trous du parcours. En effet, le premier neuf se déroule en montagnes russes. Les trous montent en descendent la pente dans une succession de normales 4 et 5 de difficultés variables dirigées dans un axe est-ouest. Cet alignement de trou n’est brisé que par les deux normales trois du neuf d’aller qui se dirigent toutes deux vers le nord.
Les vues à partir du parcours sont cependant magnifiques. Tout au long de notre partie, on s’approche et on s’éloigne continuellement de l’océan sans toutefois jamais vraiment le côtoyer longuement. Ce n’est qu’au trou no. 10 que l’on s’en éloigne définitivement pour toute la durée du neuf de retour.
Après quelques trous intéressants qui débutent le neuf de retour, on sent cependant un essoufflement graduel du parcours qui quitte tranquillement les terres les plus sablonneuses du site pour occuper des terres plus lourdes présentant même quelques étangs et quelques zones boisées. C’est dans cette zone du parcours que l’on trouve les trous les moins intéressants. Il est d’ailleurs dommage que ces trous soient en fin de parcours, puisque l’impression générale qui s’en dégage est beaucoup moins forte que pour les premiers trous. On quitte donc le parcours avec l’impression qu’on aurait pu s’attendre à mieux.
Points forts
Les vues spectaculaires de la mer et des montagnes environnantes à partir de tous les trous du parcours constituent un des principaux attraits du Dooks Golf Club. Le fait que le parcours monte et descend constamment une pente qui est, finalement, assez forte fait en sorte que ces vues sont accentuée tout au long du parcours. Par ailleurs, le personnel attentionné et attachant du chalet a vite fait de vous mettre bien à l’aise dans un décor qui ne laisse planer aucun doute sur le fait que l’on se trouve bel et bien dans un club de golf, même si on ne peut apercevoir le parcours à partir du chalet.
Points faibles
Dès les premiers trous du parcours, on sent déjà un « pattern » qui se dessine tranquillement. On monte et on descend la côte dans un scénario qui devient un peu lassant. Le fait que les fosses de sable se présentent très souvent en duos très semblables accentue cette impression qui fait en sorte qu’il devient difficile de se rappeler des trous que l’on vient de jouer. On sent également que Martin Hawtree a fait tout ce qu’il a pu pour étirer au maximum la longueur du parcours sur un site qui est, sommes toute, assez restreint en surface. De longues marches séparent souvent les trous et on doit souvent revenir sur nos pas pour se rendre aux tertres suivants, ce qui devient vite irritant.
Malgré la présence omniprésente de la mer sur plusieurs trous du parcours, on se sent rarement en contact direct avec celle-ci. On s’en approche et on s’en éloigne continuellement, mais on a seulement une occasion de jouer véritablement le long de la mer, au trou no. 10, et même à ce moment, on s’en éloigne encore une fois rapidement et pour de bon. En effet, après avoir quitté le vert du trou no. 10, le parcours se poursuit à l’intérieur des terres et offre encore quelques bons trous. Mais la majorité de ceux-ci sont derrière nous, et les derniers trous s’essoufflent légèrement sur la partie la moins intéressante du site.
Trous à souligner
Trou no.2
Le trou no. 2 confronte rapidement les golfeurs avec la pente forte qui affecte tous les trous du neuf d’aller. En pente ascendante, cette courte normale quatre mène à un vert capricieux et surélevé qui est très difficile à tenir avec les coups d’approche. Par contre, une fois sur le vert, les golfeurs sont récompensés par l’une des vues les plus spectaculaires du parcours, avec un panorama s’étendant sur près de 270 degrés.
Trou no. 6
Le trou no. 6 est une normale cinq de longueur moyenne située en grande partie sur une pente descendante qui permet de se placer en bonne position pour atteindre le vert en deux coups précis. Le coup de départ devra négocier avec un duo de fosses de sable, mais une fois celui-ci vaincu, il restera un coup d’approche particulièrement intéressant à travers une série de fosse de sable qui protège toutes les trajectoires d’approche, à moins d’être extrêmement précis.
Trou no. 10
Le trou no. 10 offre la seule chance d’évoluer sur le bord de l’océan qui est en jeu sur le coup de départ. On s’éloigne ensuite rapidement de l’océan avec un deuxième coup qui bifurque vers la droite dans une diagonale qui laisse les golfeurs perplexes. À quel point peut-on couper le coin du trou afin de s’approcher du vert? Quels sont les risques encourus? Difficile à dire pour les golfeurs qui en sont à leur première visite sur le parcours. Le vert offre lui aussi une vue superbe de la baie de Dingle.
Trou no. 11
Cette normale trois présente une situation peu commune dans le monde du golf. En effet, les golfeurs doivent frapper leurs coups de départ au-dessus d’une pointe de terrain qui n’appartient pas au Club, et qui sert de pâturage à quelques vaches et moutons qui observent les golfeurs avec un œil désintéressé….
Trou no. 12
Bien localisé sur le flanc d’une pente ascendante, j’ai bien aimé le trou no. 12 qui favorise un coup de départ à trajectoire droite-gauche pour limiter la difficulté du coup d’approche. L’allée qui bifurque à mi-chemin vers la gauche, est traversée par cette pente ascendante disposée en diagonale à travers l’allée. Les coups frappés à la droite de l’allée, ou avec une trajectoire gauche-droite sont forcément poussés davantage vers la droite, d’où le trou est passablement plus long et d’où l’angle d’attaque pour attaquer le vert surélevé est passablement plus difficile.
Le verdict
Le Dooks Golf Club mérite certainement une visite de la part des golfeurs qui visitent le sud-ouest de l’Irlande. En le combinant à des parcours tels que Waterville, Tralee, et Ballybunion, il est possible de se construire un itinéraire intéressant qui inclura également des paysages à couper le souffle en parcourant le « Ring of Kerry », et sans parcourir trop de distance lors d’une semaine de voyage. Les golfeurs qui réalisent une tournée globale du pays devraient cependant se concentrer sur d’autres parcours plus mémorables lors de leur venue dans cette partie reculée de l’Irlande, tels que Waterville et Ballybunion.
Pour ma part, je suis bien content d’avoir découvert ce Club pour lequel je n’avais aucune attente. Ses paysages magnifiques et son accueil chaleureux en ont fait un parcours qui a très bien débuté mon voyage en Irlande, avant que je n’ai l’occasion de m’attaquer à des parcours plus musclés…. Le parcours ne fait sans doute pas partie de l’élite mondiale, au contraire de bien d’autres parcours Irlandais faisant partie de plusieurs itinéraires de voyage, mais je serais un golfeur comblé si j’avais la chance d’y jouer régulièrement au cours d’une saison.
©Yannick Pilon Golf 2011
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